Les yeux fixés sur Jésus-Christ

19 février 2023

Les yeux fixés sur Jésus Christ, entrons dans le combat de Dieu ! Ces paroles d’une antienne du psaume invitatoire ouvrent l’office de la prière des laudes pendant le Carême. En peu de mots, l’essentiel est dit. Ces paroles ont marqué mon cœur lors de ma première année de séminaire, lorsque je pris une journée de récollection au monastère de la Visitation de Tarascon. Ces paroles résonnent encore dans mon cœur, et même si la perspective du carême demeure toujours éprouvante pour moi, ces mots viennent m’apporter lumière, réconfort et tendresse.

Oui, l’essentiel est dit, pour que nous comprenions et vivions justement le temps de Carême, par cette phrase inspirée d’un passage de l’épître aux Hébreux : « Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu. Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché » (Hx 12, 1-4).

Les efforts, épreuves, difficultés et souffrances ne doivent ni encombrer notre cœur, ni préoccuper notre intelligence. Certes, s’ils ne sont pas toujours nécessaires, ils sont bien souvent inévitables. A quoi bon leur donner plus de place qu’ils n’en ont déjà ? En revanche, celui qui doit combler notre cœur, et illuminer notre intelligence, c’est le Christ Jésus lui-même. Il ne s’agit pas simplement de le regarder, comme on admirerait un paysage, mais de plonger notre regard dans le sien, en son cœur, afin de le suivre en vivant en sa grâce, de demeurer en sa présence.

Il ne s’agit pas d’entrer dans n’importe quel combat, mais le combat de Dieu, celui par lequel il donne sa vie pour ceux qu’Il aime, le combat contre le péché, qui nous éloigne et nous sépare de Dieu, de son amour et de sa grâce. Assurément, ce combat demande des choix, une volonté et une véritable endurance, assurément ce combat comporte ses entraves, ses épreuves, ses souffrances. Or, ce qui peut être notre plus grand ennemi, alors, c’est le découragement, lorsqu’il nous semble que nous sommes seuls, isolés, impuissants. Toutefois, précisément, par Lui, avec Lui et en Lui, nous ne sommes ni seul, ni isolés, ni impuissants.

Comme les disciples lors de la Transfiguration, en entrant dans ce temps du Carême, nous ne devons voir plus que « Jésus, seul ».

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Montfavet